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21 février 2018 3 21 /02 /février /2018 00:01

Depuis trois ans, les terroristes Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon vivaient dans une ferme isolée à Vitry-aux-Loges dans le Loiret. Ils  donnaient à leurs voisins fermiers l'image d'un couple paisible, se faisant passer pour des chercheurs « écolos » belges.

Ils ont été appréhendés, le samedi 21 février 1987 vers 21 heures, en compagnie de Joëlle Aubron et de Georges Cipriani.

 

À l’intérieur de la ferme du Pont-aux-Dions, la police fait main basse sur huit armes, dont un fusil d’assaut, un pistolet-mitrailleur et un revolver 357 Magnum. Elle saisit également trente kilos d’explosifs, une montagne de documentation et la serviette en cuir de Georges Besse, le patron de Renault, abattu à l’âge de 58 ans par Joëlle Aubron et Nathalie Ménigon, le 17 novembre 1986.

 

Les membres seront condamnés à la perpétuité.

 

 

 

Action Directe est un groupe terroriste anarcho-communiste.

Ses membres ont revendiqué plus de 80 attentats ou assassinats sur le territoire français entre 1979 et 1987.

 

Après plus d'un an d'activité, un stratagème est mis en place pour capturer les dirigeants d’Action directe. Le 13 septembre 1980, Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon, pensant rencontrer le terroriste Carlos, sont pris dans une souricière et arrêtés à Paris.

Au cours de l'interpellation Nathalie Ménigon tire à plusieurs reprises des coups de feu sur les policiers. Ils avoueront onze attentats et mitraillages commis à Paris depuis le 1er mai 1979. Ils sont déférés le 19 septembre devant la Cour de sûreté de l'état. Le même jour, le poste de garde de l'École militaire est mitraillé. Cette action est revendiquée par Action directe.

 

En décembre 1980, Action directe publie un communiqué indiquant qu'il suspend ses opérations violentes pendant la campagne présidentielle.

Après l'élection de François Mitterrand en 1981, le gouvernement fait voter une loi d'amnistie qui remet en liberté Rouillan et dix-sept autres militants ! Les ambiguïtés du pouvoir socialiste à l'égard d'Action directe ont souvent été relevées par la suite.

 

À partir de novembre 1981, Action directe participe à l’occupation d'ateliers clandestins dans le Sentier et de plusieurs immeubles à Barbès. Plus d’une centaine de familles immigrées, majoritairement turques, sont relogées dans des squatts. Selon le commissaire Marcel Leclerc, l'objectif est de recruter de nouveaux militants parmi les immigrés.

Le 9 août 1982, une fusillade meurtrière a lieu au restaurant Goldenberg, rue des Rosiers à Paris. On dénombre six morts et vingt-deux blessés. Le 11 août, une bombe explose rue de La Baume à Paris, visant une société israélienne et blessant grièvement une passante. Devant le scandale, François Mitterrand est contraint d’annoncer le soir même, parmi plusieurs mesures antiterroristes, la dissolution du groupe Action directe.

Action directe a été interdite pour apologie de la lutte armée par un décret du 24 août 1982 mais continua ses activités criminelles. Le mouvement va même se radicaliser.

Charles Pasqua est nommé ministre de l'intérieur le 20 mars 1986 dans le gouvernement de cohabitation dirigé par Jacques Chirac. Dès son arrivée, il fait d'Action directe une cible prioritaire.

 

Selon le criminologue Jean-François Gayraud, l'organisation compta 200 sympathisants et militants sur huit ans d'existence.

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