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18 février 2018 7 18 /02 /février /2018 00:01

Le samedi 18 février 1899, deux jours après la mort soudaine de Félix Faure, les parlementaires élisent à la présidence de la République Émile Loubet (71 ans). Son adversaire malheureux est Jules Méline, connu pour ses convictions protectionnistes et antidreyfusardes. Il est lui-même accusé par ses adversaires d'être le candidat des « dreyfusards et des panamistes* ».

 

Émile François Loubet est né le 31 décembre 1838 à Marsanne (Drôme), d’une famille de cultivateurs. Il étudie le droit, obtient son doctorat à Paris et s’inscrit en avril 1865 au barreau de Montélimar.

Après des études de droit, où il fait la connaissance de Léon Gambetta, il entre à sa suite en politique. Après avoir été élu Maire de Montélimar, il siège à gauche de l’hémicycle de l’Assemblée Nationale en 1876. Le 18 juin 1877, il fait partie du Bloc des Gauches qui vote la défiance au gouvernement d’ordre moral du Duc de Broglie.

Républicain modéré, Emile Loubet poursuit sa carrière au gouvernement comme Ministre des Travaux Publics (1877-1978) puis Président du Conseil et Ministre de l’Intérieur (1882) de Sadi Carnot, il sera emporté par la tempête du scandale de Panama. Loubet reste place Beauvau dans le cabinet suivant.

Mais c’est au Sénat qu’Émile Loubet va faire la plupart de sa longue carrière politique. Il y est élu en 1885 et devient rapidement un acteur majeur de la gauche républicaine. Il est nommé Secrétaire de la Chambre Haute, puis intègre la Commission des Finances en tant que rapporteur général du budget. En 1896, il en devient le président.

 

Affable, conciliant et modeste, le nouveau président va gérer avec tact l'Affaire Dreyfus ainsi que la première crise du Maroc et la séparation des Églises et de l'État.

Il va aussi présider à l'Entente cordiale avec les Britanniques et aux festivités exceptionnelles du passage au XXe siècle. Il invite à cette occasion les maires de France à un banquet géant dans le jardin des Tuileries.

 

La présidence de Loubet fut l’une des plus stables de la Troisième République avec seulement quatre Présidents du Conseil.

Premier président de la IIIième République à avoir accompli un mandat complet, Émile Loubet ne souhaite pas se représenter et se retire définitivement de la vie politique à l’issue de son mandat, le 18 février 1906 en proclamant « Je ne serai ni sénateur, ni député, ni même conseiller municipal. Rien, absolument rien. »

 

* Personne ayant trempé dans le scandale de Panama.

 

Voir également : 16 février 1899 - La mort « heureuse » de Félix Faure

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