Le mardi 15 février 1898, vers 21h40, le cuirassé américain Maine est victime d'une violente explosion dans la rade de la Havane, à Cuba. La détonation est si violente qu'elle souffle les vitres des maisons de la ville.
Le navire sombre presque immédiatement et malgré les secours qui arrivent des autres navires, 252 hommes périssent dans l'accident. 8 autres allaient plus tard mourir de leurs blessures.
Immédiatement, la presse américaine accuse les Espagnols, qui gouvernent Cuba, d'avoir placé une mine sous la coque du navire, lequel était en visite de courtoisie.
Les Espagnols, qui occupent l'île depuis sa découverte par Christophe Colomb, font face à partir de 1895 à une insurrection indépendantiste. Aux États-Unis, la presse populaire prend fait et cause pour les insurgés cubains et dénonce à qui mieux mieux la barbarie des Espagnols, catholiques et latins, leurs « camps de la mort » et même « la pratique de l'anthropophagie ».
Deux hommes rivalisent dans cette recherche du sensationnel : le magnat de la presse Joseph Pulitzer, du World, et William Randolph Hearst, qui venait de fonder le New York Journal.
Le président des Etats-Unis, William McKinley, lance un ultimatum, sommant l’Espagne d’évacuer Cuba. Devant le refus des Espagnols, le président américain demanda au Congrès, le 11 avril 1898, « au nom de l'humanité, au nom de la civilisation, au nom des intérêts américains menacés », l'autorisation de chasser les forces espagnoles de Cuba. Le 25 avril, le Congrès américain approuva la résolution et accorda au président le pouvoir d'utiliser les forces terrestres et navales pour mener à bien la guerre contre l’Espagne.
Le 1er mai 1898, les Américains coulèrent la flotte espagnole des Philippines dans la rade de Manille. L’escadre de Cuba devant Santiago connut le même sort, le 3 juillet. En août, le gouvernement espagnol se résigna à demander la paix par l’intermédiaire de la France. Selon les termes du traité de paix, signé à Paris le 10 décembre 1898, l’Espagne cédait non seulement Cuba, mais Porto Rico, les Philippines et l’île de Guam, et recevait une indemnité de 20 millions de dollars (pour la «vente» des Philippines). Cuba obtint une indépendance théorique, car l’île devint en fait un protectorat américain, tandis que Porto Rico, les Philippines et Guam devinrent des colonies américaines; au passage, les Américains avaient réussi à annexer Hawaï.
Au final, une commission d'enquête conclura (mais en 1911 seulement) à une explosion accidentelle dans la salle des machines.