Le 9 janvier 1317, Philippe, comte de Poitou, deuxième fils de Philippe le Bel et Jeanne de Navarre, se fait hâtivement sacrer à Reims sous le nom de Philippe V.
Il est surnommé « le long » en raison de sa grande taille.
Il légitime la « loi salique » selon laquelle la couronne capétienne doit revenir à l'aîné des garçons du roi défunt.
Jusque-là, en France, comme en Angleterre et dans les autres monarchies héréditaires, il était admis qu'à la mort d'un souverain, la couronne revenait en priorité à l'aîné de ses garçons (primogéniture mâle). Si le défunt souverain n'avait que des filles pour lui succéder, rien n'excluait formellement qu'elles soient privées du trône.
Avec les fils de Philippe le Bel, pour la première fois depuis trois siècles, la monarchie capétienne est confrontée à des souverains morts sans aucun garçon pour leur succéder.
Le roi Louis X le Hutin, frère aîné de Philippe, meurt le 5 juin 1316 en ne laissant pour lui succéder que Jeanne, fille de sa première femme, Marguerite de Bourgogne. Mais sa deuxième épouse Clémence de Hongrie est enceinte.
Philippe assure la régence en attendant la naissance de l'enfant. Celui-ci s'avère être un garçon et devient roi sous le nom de Jean 1er Posthume mais il meurt quatre jours après sa naissance, le 19 novembre 1316.
Plusieurs princes du sang songent alors à placer sur le trône sa nièce Jeanne (malgré les soupçons d'illégitimité liés à l'adultère de sa mère Marguerite) mais Philippe les prend de vitesse en réunissant les états généraux. Ceux-ci déclarent les femmes inaptes à monter sur le trône capétien.
Marié à Jeanne de Bourgogne Philippe V n'a eu que quatre filles. Il n'a eu aucun héritier mâle (son fils Philippe né en 1316, est décédé à l'age d'un an).
C'est donc son frère Charles IV le Bel qui lui succède en tant que roi de France et de Navarre.
À la mort de Charles IV, le problème de la succession se pose de nouveau. En effet le roi est mort sans descendance. Édouard III d’Angleterre revendiquera la couronne de France. Ce sera le point de départ d'un conflit qui opposera la France à l'Angleterre : guerre de Cent Ans.
La loi salique
L'interdiction invoquée par les états généraux est après coup validée par les juristes français. Ils retrouvent dans les vieux grimoires une prétendue « loi salique » qui justifie selon eux l'exclusion des femmes de la succession au trône. Cette loi sera invoquée onze ans plus tard pour justifier l'avènement de Philippe VI de Valois, contesté par le roi d'Angleterre Édouard III.
Voir aussi :
3 janvier 1322 - Mort de Philippe V
7 octobre 1337 - Début de la guerre de Cent Ans