Le mardi 7 janvier 1890, Clermont-Ferrand inaugure le premier tramway électrique français. Il est baptisé « Wattman » ; ce nom est sans doute à l’origine de la dénomination de son conducteur.
Le premier tramway électrique est mis en exploitation à Sarajevo (Empire austro-hongrois) en 1885, tandis qu’en Suisse, la première ligne (Vevey-Montreux-Chillon) sur la Riviera vaudoise, est ouverte en 1888.
En France, il circule pour la première fois en 1890 à Clermont-Ferrand. La première ligne exploitée par la Compagnie des tramways électriques de Clermont-Ferrand rallie Montferrand à Royat.
Le « wattman » conduisait le tramway et un receveur (ou une receveuse) distribuait les tickets et actionnait une cloche-plafonnier pour annoncer le départ.
Les passages du tramway étaient espacés de 3 à 6 minutes, la vitesse autorisée de 20km/heure.
Le retard devint un atout !
Les hésitations des décideurs, l’abandon successif des concessions avaient placé Clermont-Ferrand en retard par rapport aux autres villes de même importance en matière de transport collectif. Et c’est grâce à la ténacité et à l’audace d’un entrepreneur de travaux publics, Jean Claret, qui obtint le 27 janvier 1888 la rétrocession de l’exploitation du transport par tramway à Clermont-Ferrand, que les travaux ont pu être enfin engagés à la fin de l’année 1888.
Le retard devint donc un atout, puisque, profitant des toutes dernières technologies, on décida d’utiliser la traction électrique par câble aérien, ce qui ne s’était encore jamais fait en France !
Le 7 janvier 1890, les Clermontois se pressèrent pour prendre, pour la première fois leur tramway, mis gratuitement, ce jour-là, à disposition de la population.
L'alimentation électrique
Le courant d’une tension de 500 volts est fourni par une usine située à Monferrand dans le dépôt.
À l'origine, l'alimentation des véhicules se fait par une ligne aérienne constituée de d'un tube de cuivre. La prise de courant s'effectue par un système de navette coulissante à l'intérieur de ce tube, fendu dans sa partie inférieure. En 1907, une ligne aérienne classique est installée et les véhicules équipés d'une prise de courant par perche.
Évolution du tramway clermontois
En 1902, une section entre la place de Jaude et la place Delille, via la place Gaillard est ouverte. Puis en 1913, une liaison vers la gare, via les Salins, ainsi qu'une courte section entre la place Gaillard et le quartier Fontgiève sont mises en service. En 1914, une ligne est ouverte reliant Beaumont au centre-ville, via l'actuelle avenue de la Libération. Juste avant la première guerre mondiale, le parc est modernisé. Tout au long de la première moitié du XXe siècle, le matériel roulant neuf est régulièrement acquis afin de faire face à la croissance du trafic et à l'ouverture de nouvelles lignes.
Le réseau traversa la seconde guerre mondiale sans trop de problèmes, Clermont Ferrand étant en dehors des grands axes stratégiques. Cependant, à la libération, il devait faire face à d'importants besoins de modernisation. La ville décidait alors de supprimer les tramways et de les remplacer par des autobus.
Le réseau disparait progressivement entre 1933 et 1956. Le dernier tramway clermontois sur rail roula le 17 mars 1956.
Dès les années 1970, une prise de conscience sur les conséquences d'une politique du tout automobile naît à Clermont-Ferrand comme partout ailleurs. Face aux problèmes et nuisances générées par l'automobile dans la ville, l'idée d'un nouveau tramway est lancée.
En 2006, un tramway sur pneumatiques Translohr à propulsion électrique, guidé par un rail central est mis en service.