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7 décembre 2017 4 07 /12 /décembre /2017 00:01

L'armée indonésienne envahit l’ancienne colonie portugaise du Timor-Est, qui n’est indépendante que depuis août. C'est le début d'une longue lutte ponctuée par de grands massacres de civils (près du tiers de la population).

L'île de Timor (en malais : « orient ») se situe dans l'archipel indonésien. Elle située à 500 km au nord de l’Australie, entre les îles de Java (à l’est) et de Nouvelle-Guinée (à l’ouest). 

 

Histoire de l’île Timor

Au XVIIe siècle les Portugais s'emparent de l'est de l'île de Timor où ils installent un comptoir.  Les Pays-Bas prennent leur contrôle du reste de l'archipel indonésien.

Le 20 avril 1859, signature d'un traité accordant la partie est de l'île aux Portugais, et l'ouest aux Pays-Bas.

En 1945, les Portugais écrasent la rébellion est-timoraise et rétablissent leur autorité après l'occupation japonaise.

La partie néerlandaise de l'île revient à l'Indonésie, devenue indépendante.

En 1972, l'Australie négocie avec l'Indonésie le partage de la mer qui la sépare de Timor et obtient la plus grande partie. Le Portugal conteste cet accord.

Le 25 avril 1974, à Lisbonne, le gouvernement autoritaire de Caetano, héritier du dictateur Salazar, est renversé au cours de la « Révolution des œillets ». Les militaires progressistes qui prennent le pouvoir décident de liquider le passif colonial qui fait du Portugal la dernière puissance coloniale d'Europe occidentale. L'armée et l'administration portugaises évacuent les colonies d'Afrique ainsi que le très humble territoire de Timor-Est. Ils livrent ainsi à la guerre civile ces nouveaux États absolument pas préparés à l'indépendance.

 

L’invasion indonésienne

Le vendredi 28 novembre 1975, le Front pour l'indépendance de Timor oriental (Fretilin), un mouvement de gauche, déclare l'indépendance unilatérale de la République démocratique populaire de Timor-Est.

Prétextant des appels à l'aide lancés par des partis politiques opposés à cette décision, l'armée indonésienne intervient rapidement.

Le dimanche 7  décembre 1975, les troupes indonésiennes envahissent le Timor-Oriental. L'ONU condamne l'invasion. La guerre civile éclate, et malgré la résistance acharnée des timorais, l'île sera annexée par le dictateur indonésien Suharto.

Ainsi, le 17 juillet 1976, le Parlement indonésien adoptera une loi qui fera du Timor oriental la 27e province de l'Indonésie.

Le Fretilin poursuit la guérilla malgré l'assassinat de son chef. Le clergé catholique devient de son côté le fer de lance de la résistance civile. Mais de 1977 à 1979 l'armée indonésienne procède à la destruction systématique des villages et édifie des camps de détention.

En 1981, l'armée indonésienne engage une opération de répression brutale qui se solde par une vaste famine et la mort d'environ 250.000 habitants, soit le tiers de la population. Cette affaire proprement indonésienne n'émeut pas outre mesure les opinions occidentales et démocratiques qui ont d'autres soucis en tête (Afghanistan, missiles soviétiques SS 20, Cambodge...).

En 1989, l'Indonésie cède la grande majorité de la Fosse de Timor à l'Australie en échange de la reconnaissance de sa souveraineté sur cette région.

Le mardi 12 novembre 1991, près de 200 personnes sont tuées par l'armée ne lors du massacre de Santa Cruz. Filmées par un vidéaste amateur, les images de cette tuerie font le tour du monde.

 

 

Vers l’indépendance

Le vendredi 6 mai 1994, le pouvoir  indonésien accepte le dialogue direct avec les indépendantistes.

En 1997, une crise entraîne l'effondrement de l'économie indonésienne, artificiellement nourrie par des investissements spéculatifs, et la chute du Suharto, contraint à une retraite dorée.

Le jeudi 21 mai 1998, après la chute du dictateur indonésien, les manifestations en faveur d'un vote sur l'autodétermination se multiplient.

Son successeur désigné, Habibi, propose un référendum d'auto-détermination à Timor-Est dans l'espoir de se concilier les bailleurs de fonds des pays démocratiques.

Les premiers entretiens à New York entre le Portugal et l'Indonésie sur l'autonomie du territoire, ont lieu le mardi 6 octobre 1998, sous couvert de l'ONU.

Le référendum du lundi 30 août 1999 (sous contrôle de l'ONU) se solde par la victoire écrasante (78,5 %) des partisans de l'indépendance avec un taux de participation de 98,6%.

Le samedi 4 septembre, l'ONU annonce les résultats du référendum. Les milices pro-indonésiennes, assistées des forces de sécurité, déclenchent aussitôt une campagne de terreur. Une partie de la population est déplacée de force vers le Timor-Occidental. La capitale, Dili, est mise à sac et pratiquement vidée de sa population. Mais l'implication officielle de l'ONU ne leur permet plus d'agir en toute impunité comme dans le passé.

Les condamnations internationales se multiplient.

Durant les années 2000 et 2001, le Timor-Est sera sous la protection de l'ONU qui préparera le processus démocratique et organisera la tenue d’élections.

 

Le 14 avril 2002, le héros de l'indépendance, Xanana Gusmao, est élu président avec 82,7% des suffrages.

 

L'indépendance de Timor-Est devient effective le lundi 20 mai 2002 sous le nom de « République du Timor oriental » (Timor-Leste en portugais), avec pour capitale Dili.

 

Voir aussi : 20 mai 2002 - Le Timor-Oriental obtient son indépendance

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