Le mercredi 18 décembre 1793, Anglais et Espagnols se retirent de Toulon. Leur échec met en lumière le talent d'un jeune capitaine d'artillerie, un certain Napoleone Buonaparte.
La Convention montagnarde ayant pris le pouvoir le 2 juin 1793 et instauré la « Terreur », les grandes villes Françaises favorables au Girondins se rebellent tour à tour : Lyon, Bordeaux, Nantes,...
À Toulon, les notables ont livré la ville aux anglais, en échange d'une protection rapprochée. La ville était donc occupée par les forces combinées des Anglais, des Espagnols, des Napolitains et des Piémontais, y compris une flotte sous le commandement du vice-amiral Samuel Hood.
L’armée du général républicain Jean François Carteaux a donc été dépêchée à Toulon pour faire « cesser la contre-révolution. »
Les troupes républicaines du général Carteaux (17.000 hommes), qui ont déjà réprimé les soulèvements de Marseille et Avignon, entrent dans la rade le 27 août 1793 et entament le siège de Toulon, qui allait durer plus de quatre mois…
Mais le capitaine Auguste de Dommartin, qui dirige l'artillerie, est blessé le 7 septembre. C’est ainsi que la chance et d’excellentes relations politiques ont joué en faveur d’un jeune capitaine d’artillerie de 24 ans, Napoleone Buonaparte, qui était justement disponible.
Napoléon, qui vient de prendre son premier vrai commandement, comprend immédiatement qu'il est inutile d'assiéger la ville tant qu'elle peut être ravitaillée par le port. Il donne l’ordre de tourner les batteries vers les forts Mulgrave et de l'Éguillette qui barrent l'entrée de la rade. Une fois les deux forts aux mains de l'armée révolutionnaire, les Toulonnais ne peuvent plus être ravitaillés et leur situation devient rapidement intenable.
Le soir du 16 décembre, les troupes de la Convention donnent l'assaut final. Au matin, la position du « Petit Gibraltar » qui commande l’accès à la ville est prise.
Le 18 décembre, le siège de Toulon se termine avec le retrait des Anglais et des Espagnols. Le jeune officier va ainsi rester dans les mémoires pour son talent de stratège et d’artilleur. Napoléon Bonaparte arrivé à Toulon le 16 septembre en tant que capitaine sera promu général de brigade le 22 décembre. Il aura donc conquis quatre grades en quatre mois !
Il s'est aussitôt embarqué pour Nice afin de prendre le commandement de l’artillerie de l’armée d’Italie.
Les jours suivants, les habitants demeurés dans la ville sont victimes d'une sanglante répression conduite par les représentants en mission Paul Barras et Stanislas Fréron. Près d'un millier sont fusillés sommairement. Dans le même temps, le 4 nivôse de l'An II (24 décembre 1793), la Convention vote un décret disposant que « le nom infâme de Toulon est supprimé. Cette commune portera désormais le nom de Port-la-Montagne ».
Lien du jour : La bataille de Toulon - 7 septembre au 19 décembre 1793