Fervent opposant au Coup d'Etat de Napoléon III, Victor Hugo doit s'exiler en Belgique pour fuir la répression.
Coup de gueule de Victor Hugo
En juillet 1851, à la tribune de la Chambre, Hugo s’était opposé avec virulence à la tentative d'une réforme de la Constitution qui permettrait la rééligibilité du président : « Quoi ! Après Auguste, Augustule ! Quoi, parce que nous avons eu Napoléon le Grand, il faut que nous ayons Napoléon le Petit ! ».
Plusieurs amis de Victor Hugo, Paul Meurice, Auguste Vacquerie ainsi que ses fils Charles et François-Victor, déploient une activité intense destinée à résister au coup d'État. Victor Hugo accuse Louis-Napoléon de haute trahison ; il est alor recherché par la police.
Coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte
Le neveu de Napoléon le Grand choisit le 2 décembre, anniversaire du sacre de son oncle et de la bataille d'Austerlitz, pour conduire le coup d'État. Charles Louis Napoléon Bonaparte, dit Louis-Napoléon Bonaparte, Président de la République française depuis trois ans, conserve ainsi le pouvoir à quelques mois de la fin de son mandat, alors que la Constitution de la Deuxième République lui interdisait de se représenter.
L’exil
Juliette Drouet le cache et favorise courageusement sa fuite.
Muni d'un faux passeport, Hugo prend le train de nuit pour Bruxelles le soir du 11 décembre : alors que le poète est recherché pour avoir tenté, en vain, d’organiser la résistance en soulevant les masses populaires parisiennes (25 000 francs de récompense sont promis à qui le capturera), il anticipe son expatriation officielle et gagne Bruxelles. Il y passera huit mois et y rédigera Histoire d’un crime, une charge contre le coup d’État et son auteur qui ne sera publiée qu’en 1877, ainsi qu'un pamphlet, Napoléon le Petit, dans lequel il cherche à démolir le mythe construit autour de la figure de l’empereur, dont il fut lui-même dupe.
L'année suivant son exil se poursuivra sur l'île anglo-normande de Jersey puis en 1855 à Guernesey. Pendant plus de 15 ans, il écrira des satires contre celui qu'il appelle « Napoléon le petit ». Hugo ne reviendra en France qu'après l'abolition du Second Empire en 1870.