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4 novembre 2017 6 04 /11 /novembre /2017 00:01

Le tombeau de Toutânkhamon est un hypogée (une tombe creusée dans le sol à flanc de colline) situé dans la nécropole thébaine sur la rive ouest du Nil face à Louxor en Égypte.

 

En 1902, l'Américain Theodore Monroe Davis obtient la concession de fouilles dans la vallée des rois. Pendant une douzaine d’années, il découvre une trentaine de sépultures d’importances diverses. Mais quand il cède sa concession à Lord Carnarvon au tout début de 1915, il est persuadé que « la vallée des Tombes est désormais épuisée ».

À partir de l'automne 1917, Howard Carter reprend le travail de fouille avec l’unique objectif de trouver enfin la tombe de Toutânkhamon. Les résultats sont cependant peu encourageants et après la décevante campagne de 1921-1922, Lord Carnarvon est sur le point d’abandonner à son tour. C’est l’opiniâtreté de Carter qui seule parvient à le convaincre d’entreprendre une ultime campagne de fouilles en automne 1922. Il s'attaque aux huttes d'ouvriers construites sur 2 m d'épaisseur de déblais.

 

Le mercredi 1er novembre 1922, le travail de fouille commence. Le 4 novembre, un porteur d'eau découvre la première marche d'un escalier qui s'enfonce dans le sol. Le lendemain, douze marches sont dégagées, laissant apparaître le haut d'une porte dont les sceaux sont estompés et peu lisibles. Le 6 novembre, Carter envoie un télégramme crypté à Lord Carnarvon alors en Angleterre : « Avons enfin fait une découverte extraordinaire dans la vallée : une tombe somptueuse dont les sceaux sont intacts ; l'avons refermée jusqu'à votre arrivée ; félicitations ».

Carnarvon arrive à Louxor le 23 novembre 1922, accompagné de sa fille Evelyn Herbert.

Le 24 novembre, les fouilles reprennent : la totalité de la rampe d'escaliers est rapidement dégagée et les sceaux apparaissent très lisiblement sur le bas de la porte scellée et muée à la chaux : il s'agit bien de la tombe de Toutânkhamon. Malheureusement, des traces de maçonnerie sur la partie supérieure gauche de la porte laissent penser que la tombe a été « visitée » dès l'Antiquité.

Le 25, la première porte murée est ouverte et le couloir sur lequel elle donne porte bien les traces d'un tunnel creusé par les pillards. Le dimanche 26 novembre, le couloir est dégagé. Une deuxième porte scellée (avec le sceau de la nécropole « le chacal couché et les neuf prisonniers ») est percée à la barre de fer. Carter est le premier à jeter un œil dans « l'antichambre » :

 « Lentement la scène devenait plus nette et nous parvînmes à distinguer quelques objets. Tout d'abord, juste en face de nous - nous le savions mais refusions d'y croire - se trouvaient trois imposants lits funéraires, dorés aux côtés sculptés en forme d'animaux monstrueux dont le corps était curieusement stylisé dans un but utilitaire, mais dont les têtes faisaient preuve d'un réalisme stupéfiant. En toute circonstance, ces figures auraient paru étranges, mais vues comme nous les vîmes, tandis que nos lampes électriques tels les feux de la rampe arrachaient aux ténèbres leur surface dorée et que leurs têtes projetaient sur le mur derrière elles des ombres fantastiques, distordues, ces créatures devenaient presque terrifiantes. Puis à droite, deux statues attirèrent notre attention ; deux statues de roi, noires, grandeur nature, en vis-à-vis telles deux sentinelles, pagnes et sandales d'or, armées d'une massue et d'une canne, le front orné du cobra sacré protecteur... »

 

Le 28, un passage est creusé dans la porte qui ferme la « chambre funéraire » puis celui-ci est rebouché : l'ouverture officielle de la porte n'a lieu que le 17 février 1923. Carter décide de révéler officiellement la découverte le 29 novembre, mais le moment est assez mal choisi : depuis la proclamation unilatérale d'indépendance de mars 1922 par le roi Fouad Ier, la situation politique est tendue et les autorités britanniques en Égypte sont confrontées à une vague de meurtres de leurs ressortissants.

La cérémonie se déroule donc en petit comité, mais Carter a eu la présence d'esprit de joindre à l'invitation d'Arthur Merton, le représentant de The Times, un petit résumé sur Toutânkhamon et la XVIIIe dynastie : le 30 novembre, le journal londonien consacre deux pleines pages à l'événement.

 

Il a fallu dix ans à Howard Carter pour finir les fouilles du tombeau et surtout pour répertorier les 2100 objets qui s'y trouvaient. Il fut aidé dans sa tâche par le photographe Harry Burton.

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