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18 septembre 2017 1 18 /09 /septembre /2017 23:01

Le 4 septembre 1914, un mois après le début de la Grande Guerre, les Allemands entrent sans combat dans le fort de la Pompelle, érigé à l'orée de Reims dans les années 1880 et... désarmé en 1913. De cette position, les canons bombardent la ville.

 

 

 

Les premiers dégâts subis par la cathédrale sont antérieurs au 19 septembre.

En effet, lors du bombardement d’intimidation que Reims connaît le 4 septembre 1914 au matin, 4 obus tombent dans les environs de la cathédrale. Leurs éclats abiment des verrières côté nord et  la statuaire du portail. Un cinquième obus, lui, touche directement l’édifice au croisillon nord du transept. Mais l’intérieur de l’édifice n’est pas atteint et les dégâts extérieurs sont minimes. A partir du 14 septembre, les Allemands qui viennent d’évacuer Reims mais occupent toujours les forts qui dominent la ville, soumettent celle-ci au feu de leurs canons. Du 14 au 18 septembre, ces bombardements causent la mort d’environ 140 personnes. La cathédrale est atteinte à plusieurs reprises. Le 17 septembre, 3 obus percent la toiture aux environs de la tourelle du carillon. Le 18 septembre de nouveaux obus frappent l’édifice, tuant un gendarme français et deux des nombreux blessés allemands installés dans la cathédrale.

 

Le samedi 19 septembre 1914, le bombardement de la cathédrale Notre-Dame commence vers 7h30.

Après une courte accalmie en fin de matinée, le bombardement reprend à midi, tuant un des adjoints, le docteur Jacquin, qui sortait de l’Hôtel de Ville.

À 15 heures, un obus touche l’échafaudage en bois de pin qui depuis mai 1913 ceinturait la tour nord de la cathédrale et l’enflamme. Vers 15h30, la toiture prend feu rendant l’incendie visible de loin ce qui amène les Allemands à cesser leur tir. Mais la chaleur de l’incendie met en ébullition les 400 tonnes de feuilles de plomb qui recouvrent la toiture. Le plomb fondu se répand alors sur les voûtes et coule par les gargouilles, provoquant une spectaculaire fumée couleur jaune d’or. À 15h50 l’échafaudage s’effondre sur le parvis, remplissant celui-ci de fumée.

 

Le bilan humain

Le drame touche aussi l’intérieur de la cathédrale où sont rassemblés de nombreux blessés allemands. Cette transformation de la cathédrale en hôpital militaire remonte à une décision prise par les autorités militaires allemandes lors de la courte occupation de Reims. Le 11 septembre 15 000 bottes de paille sont amenées pour servir de couchage tandis que les chaises sont empilées dans le chœur. En même temps, un drapeau de la Croix Rouge remplace, au sommet de la tour nord, le drapeau blanc installé le 4 septembre. A la reprise de la ville, le projet allemand est repris à son compte par l’État-major français qui, le 16 septembre, fait regrouper dans la cathédrale les 131 blessés allemands soignés dans les hôpitaux de Reims. Or, le 19 septembre, très vite, des flammèches venant de l’incendie de l’échafaudage communiquent le feu aux bottes de paille. Affolés, les blessés allemands tentent de sortir mais sont bloqués par quelques soldats territoriaux et une foule de quelques 300 Rémois déchaînés contre eux. Il faut l’insistance du clergé de la cathédrale et d’un capitaine de dragons français pour que les blessés allemands soient finalement évacués. Mais 14 Allemands sont morts, dont 10 qui ont tenté de fuir par la cour de l’archevêché. Au total, les bombardements du 19 septembre 1914 causent la mort de 32 personnes.

 

Le bilan matériel

Il ne reste rien de la toiture sur la nef, les transepts, le chœur, l’abside et les bas-côtés. Le clocher de l’Ange a totalement disparu. Cependant, les voûtes ont tenu même si elles ont souffert du feu. A l’intérieur, l’incendie a dégradé la pierre, en particulier les sculptures du revers du portail sud. Une grande partie du mobilier est en cendres : les tambours et les stalles du XVIIIe siècle, le tapis du sacre de Charles X, le trône archiépiscopal. Le clergé a pu cependant évacuer les objets liturgiques et le Trésor de la cathédrale au début de l’incendie. Au total, si les superstructures de la cathédrale ont résisté, l’incendie a entraîné des dommages importants et le bâtiment se trouve désormais exposé sans toiture aux intempéries.

 

 

La contre-offensive de la Marne permet aux Français de reprendre le fort dès le 24 septembre 1914 mais jusqu'à la fin de la guerre, quatre ans plus tard, la ville et sa cathédrale n'en finiront pas d'être touchées par des obus.

 

Grâce à un don de John Rockefeller, la cathédrale est reconstruite dans les années 1920 par l'architecte Henri Deneux, qui conçoit une ingénieuse charpente en ciment armé.

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