La mort de Jules Bonnot, le célèbre anarchiste âgé de 36 ans, marque la fin de sa bande dont plusieurs membres ont déjà été arrêtés.
L'épopée de la bande à Bonnot n'aura duré que quelques mois, le tourbillon fut sanglant et la légende immense.
« L’ennemi public numéro un », Jules Bonnot, terrorise les Parisiens depuis la fin de l’année 1911. Avec sa bande de malfrats issus des milieux anarchistes, il a multiplié en quelques mois les braquages de banques et les actions violentes contre les forces de l’ordre.
Les premières arrestations
Le 30 mars 1912, Soudy est arrêté. Le 4 avril 1912, c’est le tour de Carouy. Le 7 avril 1912, les policiers capturent Callemin, l’un des protagonistes les plus importants avec Garnier et Bonnot. Le 24 avril 1912, Monier est également arrêté.
La mort de Bonnot
Le dimanche 28 avril 1912, les hommes de la Sûreté emmenés par le préfet Lépine encerclent une villa de Choisy-le-Roi où a trouvé refuge Jules Bonnot, le célèbre anarchiste âgé de 36 ans.
Face à sa résistance acharnée, le chef de la Sûreté décide de dynamiter la maison de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) où Bonnot s'est réfugié. Les policiers abattent Bonnot et son complice Dubois lors de l’assaut final.
La fin de la bande à Bonnot
Il faudra cependant attendre le 14 mai suivant pour que le reste de la « bande à Bonnot » soit totalement neutralisée.
Les deux derniers membres de la bande en liberté (Valet et surtout Garnier, auteur de la plupart des meurtres) sont localisés le 14 mai 1912 dans un pavillon de Nogent-sur-Marne. Les policiers espèrent réaliser une arrestation « en douceur », mais manquant de discrétion, ils sont repérés par Valet et Garnier qui se retranchent dans la maison. Un nouveau siège commence… Il dure plus de 9 heures.
Un régiment de dragons parvient à faire sauter la villa. La police, ayant donné l’assaut, achève les deux hommes et doit ensuite se battre avec la foule pour récupérer les corps que celle-ci voulait réduire en bouillie.
Le procès des membres survivants de la bande à Bonnot a lieu en février 1913. Les principaux accusés sont Callemin, Carouy, Metge, Soudy, Monier, Dieudonné, Victor Serge, auxquels s’ajoutent diverses personnes accusées d’avoir aidé la bande à différents titres.
À l’issue du procès, Callemin, Monier, Soudy et Dieudonné sont condamnés à mort et seront guillotinés le 21 avril 1913.
Dans l'histoire de la Police criminelle, l'affaire Bonnot marqua un tournant. Elle fut en effet considérée comme la première grande enquête de l'époque contemporaine en raison du recours aux techniques scientifiques des empreintes digitales, et de la collaboration transfrontalière entre les services de police (français et belge).