Le 29 novembre 1516, le roi de France François 1er signe à Fribourg une « paix perpétuelle » avec les treize cantons suisses. Contre paiement d’une forte compensation financière (700 000 écus d’or aux Confédérés, ainsi qu’une pension annuelle de 2000 francs pour chaque canton), la France est assurée de la neutralité des Suisses en cas de conflit et obtient la possibilité de puiser dans les armées helvétiques.
À l’automne 1516, la ville bilingue (francophone et germanophone) de Fribourg, située aux marches occidentales de la Confédération, a des airs de capitale diplomatique. On y solde définitivement les comptes entre la France des Valois et les Confédérés, qui se sont récemment affrontés sur les champs de bataille du Milanais.
En effet, après la défaite de Marignan, de longues négociations s'engagent, qui aboutissent à un traité de « paix perpétuelle », conclu à Fribourg le 29 novembre 1516. Les Suisses abandonnent tout projet de conquête étrangère et signent une paix perpétuelle avec la France qui leur attribue le Tessin et des indemnités en échange de mercenaires suisses.
Il ne s'agit que d'un traité de paix, et non d'alliance. Les véritables débuts d'une alliance franco-suisse seront formalisés dans le traité de Lucerne, conclu en mai 1521.
Le traité de paix de Fribourg, remarquable par sa durée, est rompu en 1798, lors de l'invasion française de la Confédération des XIII cantons.
Bien qu'il soit souvent considéré comme le début de la neutralité suisse, le traité de Fribourg n'interdit pas aux Suisses toute intervention hors de leur territoire. C'est au XVIIe siècle que la Suisse évoluera vers la neutralité. Marqués par les conflits religieux qui ravagent l'Europe, les Suisses se tiendront à l'écart des opérations militaires pour préserver la coexistence entre protestants et catholiques.
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