Le mardi 8 octobre 1799, le général Napoléon Bonaparte débarque à Fréjus après une campagne désastreuse en Égypte. En partant d’Égypte, le général Bonaparte avait laissé le commandement au général Kléber.
Son prestige en France n’a cessé de croître pendant son absence en Égypte.
Le 8 octobre 1799, quatre frégates (la « Muiron », la « Carrère », « l'Alerte » et « l'Indépendant ») mouillent devant Fréjus : à leur bord, le général Bonaparte avec les généraux Duroc, Lannes, Marmont, Murat et Berthier.
Les quatre bateaux avaient quitté Alexandrie le 22 août et fait un long détour pour éviter les navires britanniques. Les difficultés que rencontre le Directoire, livré alors aux intrigues et à la corruption, et l'enlisement des armées françaises en Égypte ont poussé l'ambitieux général à précipiter son retour en France.
À Paris, les vieux révolutionnaires guidés par l'ex-abbé Sieyès cherchent « un sabre » pour faire un coup d'État et sauver les acquis de la Révolution.
Bonaparte a compris qu'il pouvait jouer un rôle de premier plan à Paris. C'est pourquoi, non sans cynisme, il abandonne son armée en Égypte, d'où la flotte anglaise de l'amiral Nelson l'empêche de sortir. Il écrira lui-même : « J'ai pressenti que je ne devais pas rester longtemps éloigné de la France ». Il est auréolé du retentissement de ses victoires en Italie et en Égypte, victoires qu'il a su magnifier grâce à un art consommé de la propagande. Son prestige en France n'a d'ailleurs cessé de croître pendant son absence en Égypte.
Le débarquement de Fréjus sera pour ce jeune général de 30 ans ce que fut la traversée du Rubicon pour Jules César…
Les 9 et 10 novembre 1799 (18 et 19 brumaire de l’an VIII), les conjurés désignent un consulat provisoire à la tête duquel ils nomment le général Bonaparte assisté de Ducos et de Sieyès.