Le samedi 7 octobre 1950, un an après la proclamation de la République populaire de Chine, Mao Zedong ordonne l'invasion militaire du Tibet, considéré par le nouveau régime comme « une province chinoise dont l'indépendance n'est qu'une fiction créée par les Occidentaux ».
30.000 soldats chinois pénètrent au Tibet. Cet assaut de l'armée populaire de libération (APL) marque le commencement de la campagne de la République populaire de Chine pour prendre le contrôle du territoire tibétain.
Le chef du bouddhisme tibétain, le quatorzième dalaï-lama, Tenzin Gyatso (16 ans), prend acte de l'état de fait mais, neuf ans plus tard, il devra quitter son palais du Potala, à Lhassa (ou Lhasa) et s'enfuir à Dharamsala, en Inde.
Le 23 mai 1951, un traité sino-tibétain intègre officiellement le Tibet à la Chine communiste, mais prévoit le respect de la religion bouddhique et des droits du dalaï-lama. Dans les années 1950 s'opère une profonde transformation du Tibet traditionnel, qui entre dans une phase de modernisation accélérée. Mais, en 1959, le compromis est rompu lorsque la Chine réprime un sursaut de la résistance tibétaine, contraignant le dalaï-lama à fuir le pays pour l'Inde.
Le Tibet aujourd’hui
L'actuelle Région autonome du Tibet, partie intégrante de la République populaire de Chine, est vaste de 1,2 million de km2, soit l'équivalent de la France et de la péninsule ibérique. Mais elle n'est peuplée que d'environ 5 millions d'habitants.
La très faible densité du Tibet s'explique par la géographie. Ce plateau, adossé à l'Himalaya, s'étage entre 3000 et plus de 6000 mètres d'altitude, ce qui lui vaut d'être surnommé à juste titre le «Toit du monde». C'est le berceau de grands fleuves (Brahmapoutre et Mékong). Les ressources se limitent à l'élevage et un peu d'agriculture dans les vallées et les dépressions.
L'aire de civilisation tibétaine dépasse très largement les frontières de l'actuelle Région autonome. Elle inclut les petits royaumes himalayens du Bouthan et du Sikkim.