Crise politique majeure sous la IIIème République, l'affaire Dreyfus implique un officier français de confession juive dans une histoire d'espionnage. Alimentant divers rebondissements, « l'Affaire » va scinder la France entre « dreyfusards » et « antidreyfusards » pendant plusieurs années…
Premier procès Dreyfus
15 octobre 1894, le capitaine Dreyfus est arrêté et incarcéré.
Le 22 décembre, après plusieurs heures de délibération, le verdict tombe. À l'unanimité des sept juges, Alfred Dreyfus est condamné pour intelligence avec une puissance étrangère à la peine maximale applicable en vertu de l'article 76 du code pénal, la déportation perpétuelle dans une enceinte fortifiée (bagne) ainsi qu'à la destitution de son grade, et à la dégradation militaire. Le 5 janvier 1895, la dégradation a lieu dans la grande cour de l'École militaire à Paris.
La cassation du jugement de 1894
Les circonstances de l'arrestation, le procès de 1894 et les faits nouveaux établis depuis permettent de douter de la culpabilité de Dreyfus.
Les débats sur la demande de révision débutent le 27 octobre 1898. Les différentes instances se renvoient la décision de revenir sur la chose jugée et qui plus est par les militaires.
Finalement, le 3 juin 1899, la Cour de cassation, réunie en trois chambres, casse le jugement rendu le 22 décembre 1894 et renvoie l'accusé au Conseil de Guerre de Rennes. Le 5 juin 1899, Alfred Dreyfus est prévenu. Le 9 juin, il quitte l'île du Diable (bagne de Guyane). Après un voyage de trois semaines, il est transféré à la prison militaire de Rennes.
Deuxième procès Dreyfus
Le Conseil de Guerre se réunit du 7 août au 9 septembre 1899 dans un climat de tension.
Les dreyfusards sont très optimistes sur l’issue du procès, jugeant que la vérité est déjà connue : selon eux, Dreyfus sera innocenté et reconnu non coupable de trahison. Et pourtant…
Le 9 septembre 1899, Maître Demange cherche, lors d'une plaidoirie de cinq heures, à insinuer le doute dans l'esprit des juges pour obtenir l'acquittement. Malgré tout, le Conseil de Guerre, à la majorité de 5 voix contre 2, déclare l'accusé coupable de haute trahison avec « circonstances atténuantes » et le condamne à dix ans de réclusion.
Le soir même, Alfred Dreyfus forme un pourvoi en révision. Le lendemain, son frère l'avertit que le gouvernement est disposé à proposer au chef de l'Etat de signer sa grâce. Pourtant il hésite : ce serait accepter la culpabilité. Mais épuisé et convaincu par ses proches, il retire son pourvoi.
Sa grâce est signée le 19 septembre 1899 par le président Emile Loubet et il sort de prison deux jours plus tard.
Lire aussi :
22 décembre 1894 - Dreyfus reconnu coupable
13 janvier 1898 - Émile Zola : « J'accuse ! »
9 septembre 1899 - Dreyfus à nouveau condamné
19 septembre 1899 - Dreyfus gracié
12 juillet 1906 - Réhabilitation du capitaine Dreyfus