La Terreur, répression révolutionnaire commença avec la création du Tribunal d'exception et des comités de surveillance en 1793. Elle se durcit avec la loi du 22 prairial an II qui supprime la défense et l'interrogatoire préalable des accusés, ne laissant au tribunal que le choix entre l'acquittement et la mort.
L'assemblée parisienne a mis « la Terreur à l'ordre du jour » le 5 septembre 1793 mais la répression, les arrestations arbitraires et la peur de la guillotine ne suffisent pas à faire reculer les menaces qui pèsent sur la Révolution et la République. Celles-ci sont tout à la fois menacées par l'opposition royaliste, les catholiques restés fidèles à leur foi et les gouvernements étrangers qui craignent les velléités expansionnistes des armées françaises.
Devant la Convention, le 5 février 1794, Maximilien de Robespierre, qui préside le Comité de Salut Public, (qui correspond au gouvernement du pays) tente de préciser les objectifs politiques de la Terreur : « Si le ressort du gouvernement populaire dans la paix est la vertu, le ressort du gouvernement populaire en révolution est à la fois la vertu et la terreur : la vertu sans laquelle la terreur est funeste ; la terreur sans laquelle la vertu est impuissante. La Terreur n'est pas autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible [...] elle est une conséquence du principe général de la démocratie, appliqué aux pressants besoins de la patrie ! »
Il convainc les députés de voter le décret du 22 prairial : pour gagner du temps, on supprima l'audition des témoins, on abrégea les plaidoiries. C'est le début de « la Grande Terreur » avec la suppression de toute garantie judiciaire pour les accusés.
En juillet, les députés craignant d'être à leur tour victimes de la Terreur, feront arrêter Robespierre et ses partisans. En octobre 1795, la Convention sera dissoute et laissera place au Directoire.
On a pu dresser un bilan approximatif de la Terreur dans l'ensemble du pays, du 5 septembre 1793 à la chute de Robespierre, le 27 juillet 1794 :
Il y a eu environ 17.000 condamnations à mort selon les documents officiels. Mais on estime à près de 40.000 victimes, si l'on compte les personnes assassinées de diverses façons, sans jugement. Les régions les plus ensanglantées furent celles où avaient éclaté des révoltes et les départements frontières.
D'après les statistiques, 85 % des condamnés faisaient partie du tiers état, 8,5 % de la noblesse, 6,5 % du clergé. Il faut noter que les membres des ordres privilégiés étant beaucoup moins nombreux, le nombre des prêtres et des nobles exécutés fut proportionnellement plus élevé que celui des victimes des autres classes.
Relire aussi :
25 avril 1792 - Première utilisation de la guillotine
10 mars 1793 - Création du tribunal révolutionnaire