Le 13 avril 1943, la radio allemande annonce la découverte d'un charnier à Katyn, dans une forêt de Biélorussie :
« Il a été trouvé un fossé de 28 mètres sur 16 dans lequel étaient empilés en douze couches les cadavres de 3.000 officiers polonais [...] vêtus de leurs uniformes, certains étaient ligotés, tous avaient des blessures par balle dans la nuque. […] Il n'y aura aucune difficulté à identifier ces cadavres, poursuit le communiqué, car, grâce à la nature du terrain, ils sont complètement momifiés et les Russes ont laissé sur eux tous leurs papiers personnels. »
Ces officiers polonais, délibérément exécutés par les Soviétiques lorsque ceux-ci, conformément au pacte germano-soviétique, s'étaient emparés en 1939-1940 de la partie orientale du pays.
Pendant plusieurs décennies, niant l'évidence, les communistes persisteront à rejeter le crime sur les nazis. Il faudra attendre 1990 pour que les Soviétiques, par la voix de Mikhaïl Gorbatchev, assument la paternité du massacre.
L'affaire connaît un nouveau rebondissement le 14 octobre 1992, lorsqu'un émissaire du président Eltsine arrive à Varsovie et remet au président Walesa un jeu de photocopies où figure la preuve indiscutable de la culpabilité soviétique : une décision, datée du 5 mars 1940 et signée de la main de Staline, du bureau politique, qui ordonne au NKVD de procéder à l'exécution de 25.700 officiers, fonctionnaires et « éléments contre-révolutionnaires divers » . C'est le premier document historique attestant la responsabilité directe et personnelle de Staline dans une exécution de masse.