Le 11 avril 1996, pour répondre aux tirs de roquettes du Hezbollah* contre les colonies israéliennes au nord du pays, le gouvernement de Shimon Pérès décide de lancer plusieurs raids aériens pour anéantir le potentiel militaire du Hezbollah.
Occupant encore le sud du pays, Israël décide de bombarder la région est de Békaa et la banlieue sud de Beyrouth.
Raisins de la Colère » se voulait être une mission préventive contre les violences du Hezbollah mais tourne assez rapidement à une démonstration de force de la part de l'État Juif. L'objectif de l'armée israélienne est de faire fuir les civils de la région du Liban-Sud pour pouvoir détruire les bases armées du Hezbollah comme celles de lancements des roquettes Katioucha.
Cette offensive marquée par environ 600 raids aériens israéliens et par le tir de 23.000 obus, a fait en seize jours 175 morts et 351 blessés, pour l'essentiel des civils, et jeté sur les routes du Liban plus de 300.000 réfugiés. Les combats dureront 16 jours et feront fortement réagir la communauté internationale, l’incitant à demander un cessez le feu.
Le ministre russe des Affaires étrangères est dépêché au Proche-Orient ainsi que son homologue italien, au nom de l'Union européenne.
Le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Velayati vient à Damas apporter son soutien au Hezbollah, et l'appelle à poursuivre ses coups contre Israël.
Deux initiatives diplomatiques concurrentes émergent, l'une française qui est accueillie favorablement par le Liban, la Syrie et l'Iran, l'autre américaine, soutenue par Israël.
Le 26 avril, un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est conclu mettant un terme à l'opération.
Il impose aux belligérants, en l'occurrence à l'armée israélienne et à sa milice supplétive, l'Armée du Liban Sud (ALS), ainsi qu'aux formations anti-israéliennes, notamment au Hezbollah d'épargner les civils et de ne pas mener des attaques contre ou à partir de zones habitées.
* le Hezbollah (« Le Parti de Dieu ») est une organisation politique chiite libanaise avec à sa tête Hassan Nasrallah disposant de sa propre force armée et soutenue par l'Iran et la Syrie entre autres.