Le député proche de Jules Ferry, Camille Sée fait de l'enseignement supérieur des jeunes filles une affaire d'état en créant des institutions publiques.
Le 28 octobre 1878, Camille Sée dépose à la Chambre un projet de loi visant à organiser, sur le plan national, l’enseignement secondaire des jeunes filles. En dépit de l’opposition virulente des partis conservateurs, la « Loi Sée » triomphe devant la Chambre en 1879 et est officiellement adoptée par le Sénat le 21 décembre 1880. Elle est complétée par la loi du 29 juillet 1881 instituant l’École normale des professeurs-femmes de Sèvres, dont la première directrice est la veuve de l’ancien ministre Jules Favre.
Grâce à la loi Sée, l'instruction des filles ne sera plus dispensée que par les seules écoles privées ou religieuses. Des externats sont institués laissant aux municipalités la possibilité de créer des internats. L'enseignement de la religion disparaît au profit de la morale. Il faudra toutefois attendre 1925 pour que les programmes enseignés aux filles soient les mêmes que ceux destinés aux garçons.
L'adoption de la loi Sée provoque un débat houleux à la chambre et au Sénat, notamment auprès de l'Église qui s'oppose à ce que l'on forme des « femmes libres penseurs ».
Les lycées publics de jeunes filles ont perduré jusqu'aux années « 1960 » avant que la mixité ne se généralise dans tous les lycées de garçons comme de filles qui deviennent alors des « lycées mixtes » puis des « lycées »