Le 30 octobre 1940, conscient du trouble causé par cette fameuse poignée de main, Pétain prononce un discours à la radio qui tente, a posteriori, de justifier l’entrevue avec Hitler. Mais il s’agit surtout d’un aveu supplémentaire : la France s’engage donc bien, aux côtés des nazis.
« Français !
C’est librement que je me suis rendu à l’invitation du Führer. Je n’ai subi, de sa part, aucun Diktat , aucune pression.
Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays. J’en ai accepté le principe (...)
C’est dans l’honneur et pour maintenir l’unité française, une unité de dix siècles, dans le cadre d’une activité constructive du nouvel ordre européen, que j’entre aujourd’hui dans la voie de la collaboration.
Ainsi, dans un proche avenir pourrait être allégé le poids des souffrances de notre pays, amélioré le sort de nos prisonniers, atténuée la charge des frais d’occupation. Ainsi pourrait être assouplie la ligne de démarcation et facilités l’administration et le ravitaillement du territoire. (...)
Je vous ai tenu jusqu’ici le langage d’un père ; je vous tiens aujourd’hui le langage du chef. Suivez-moi. Gardez votre confiance en la France éternelle. »
Allocution radiodiffusée de Philippe Pétain, le 30 octobre 1940
Voir aussi : 24 octobre 1940 - Poignée de main entre Pétain et Hitler à Montoire