Le jeudi 20 juillet 1944, Hitler échappe à la bombe qui devait le tuer, au Grand Quartier Général de Rastenburg, en Prusse orientale, dans son repaire dit la Tanière du Loup (« Wolfsschanze »).
Assistant à une réunion au quartier général de Rastenburg, le « Führer » échappe à une tentative d'assassinat fomentée par la noblesse militaire allemande.
En fait d'attentat, il s'agit plutôt d'une tentative de coup d'État par une coalition d'opposants au régime, à un moment où celui-ci est de toute façon condamné : les Soviétiques sont déjà en Allemagne et les Anglo-Saxons ont débarqué en Normandie.
Le comte Claus von Stauffenberg, chef d'état-major des armées de l'Intérieur, organise l'attentat dans le but de restaurer la monarchie ou du moins de mettre en place une dictature conservatrice. Il dépose lui-même une valise piégée sous la table de réunion et quitte la salle.
Attentat manqué
Ce jour-là, la réunion est avancée à 12h30 au lieu de 13h en raison d'une visite de Mussolini et se tient dans un chalet en bois au lieu du bunker en béton habituel en raison de la chaleur de l'été. Au moment propice, Stauffenberg dépose une valise piégée sous la table, près d’Hitler. Puis il quitte la pièce sous le prétexte de donner un coup de fil.
Comme la valise dérange un des militaires, celui-ci la déplace de sorte qu'elle est désormais séparée d’Hitler par le lourd support en chêne de la table. Lorsque se produit l'explosion, les parois du chalet sont soufflées, ce qui amoindrit la puissance de l'explosion. Et le Führer, protégé par le pied de la table, n'est en fin de compte que légèrement blessé !
Stauffenberg a vu le chalet se volatiliser et des corps expulsés par les ouvertures. Il est convaincu qu'il ne reste plus personne de vivant à l'intérieur et, sans perdre une minute, se rend à Berlin dans l'intention de participer au soulèvement. À son arrivée à l'aéroport, trois heures plus tard, il téléphone aux autres conjurés et apprend, consterné, que ceux-ci n'ont pas osé déclencher le soulèvement faute de certitude sur le sort d’Hitler.
Beaucoup de participants à la conférence ont été tués ou grièvement blessés mais celui-ci et le général Keitel qui se tenait à ses côtés ont eu une chance inouïe... Quand Mussolini arrive pour ce qui sera la dernière rencontre des deux dictateurs, il est accueilli sur le quai de la gare par un Hitler surexcité, les cheveux roussis, le bras partiellement paralysé, qui l'amène sans attendre visiter le lieu de l'explosion...
Les deux hommes, après une phase d'agitation, s'installent pour le thé.
Répression
À Berlin, le ministre de la propagande, Joseph Goebbels, reprend habilement la main. À 18h30, la radio annonce qu’Hitler vient d'échapper à un attentat. À Prague et Vienne, les généraux qui avaient entamé le soulèvement font machine arrière.
Le ministre de l'Intérieur, Heinrich Himmler, prend le commandement de l'armée de l'intérieur. Stauffenberg et d'autres chefs de la conjuration sont exécutés sur place. Le général Beck est contraint au suicide. À 1h du matin, Hitler lui-même s'exprime à la radio et annonce une sévère répression : il tiendra parole.
De 1921 à 1945, une quarantaine d'attentats furent commis contre Hitler ; ils échouèrent avant leur réalisation ou en raison des circonstances. Les plus connus et les plus spectaculaires sont certes celui de Johann Georg Elser le 8 novembre 1939 et celui du 20 juillet 1944. Mais il ne faut pas oublier tous ceux qui, organisés en petits groupes ou seuls, voulaient libérer l'Allemagne et, à partir de 1939, l'Europe du régime nazi, ce qui n'était envisageable qu'en éliminant Hitler, chef suprême des forces armées.
Lien du jour : Complot du 20 juillet 1944 contre Adolf Hitler