Le roi de France Charles VI, dit « le Fou », décrète l'expulsion de tous les juifs « sans exception ni privilège ». C'est la troisième fois que les juifs sont expulsés de France depuis le début du siècle (1306 et 1322).
Ils sont rendus responsables de la famine, de la misère et même de la folie du roi... Les Parisiens les flagellent en place publique. Le roi et la reine de France leur donnent jusqu'au 3 novembre pour regagner les frontières du royaume.
Au rythme des réadmissions et des exils, les communautés juives de France ne connaissent plus au XIVe siècle la vie religieuse et intellectuelle intense qui avait été la leur jusqu’au XIIIe siècle.
Il n'existera plus de communautés juives en France jusqu'au XVIème siècle.
Il n’y avait pas de limitations professionnelles aux activités économiques des Juifs à Rome, à Byzance ou dans les pays musulmans. Mais celles-ci apparaissent dans l’Occident médiéval. Les Juifs ne pouvaient ainsi pas posséder de terres ni devenir membres d’une guilde de marchands ou d’artisans chrétiens. Un certain nombre, quand ils le pourront, se feront donc prêteurs.
Lorsque Charles VI expulse les juifs le 17 septembre 1394, ceux-ci n'étaient plus que quelques centaines en France. En effet, depuis deux siècles, ils n'avaient cessé d'être expulsés puis rappelés par les souverains. Au gré des besoins financiers du Trésor royal, qui prélevait au passage taxes, biens ou amendes.
Motifs réels de l’expulsion les juifs de France :
Alors que Charles V est en train de mourir, il passe l'ordre d'augmenter les impôts car la France connaît une grave crise économique. Les bourgeois viennent se plaindre et affirment ne plus avoir l'argent. Le seul argent qu'ils ont, ce sont l'argent des préteurs juifs. Un argent qu'ils doivent rembourser. Le seul moyen de remettre les comptes à zéro selon eux, fut de réclamer l'expulsion des juifs. Ainsi, ils n'auront jamais à rembourser qui que ce soit. Une demande accueillie favorablement par le roi qui voulait satisfaire la bourgeoisie.
Dès le lendemain, à l'aube, des pillards commencèrent par se répandre dans les maisons des receveurs publics, ils brisèrent les caisses, prirent l'argent qu'elles contenaient et en répandirent par les rues ; les tarifs et les registres furent déchirés ; puis, ce premier exploit accompli, ils se portèrent vers le quartier des juifs et pillèrent une quarantaine de maisons remplies de meubles précieux et de toute espèce de marchandises, de vaisselle d'argent, de pierreries et d'autres objets de valeur mis en gage par des emprunteurs. Quelques-uns de ceux-ci profitèrent même de l'occasion pour retirer les promesses ou reconnaissances qu'ils avaient souscrites. Plusieurs de ces juifs furent massacrés chez eux, d'autres parvinrent à se sauver et à gagner le Châtelet, où ils demandèrent à être enfermés pour se trouver en sûreté. On leur enleva leurs enfants qu'on fit baptiser de force à Notre-Dame. Le jeune roi, tout effrayé de ce désordre, exigea du régent qu'il prit des mesures pour que les juifs fussent rétablis dans leur demeure.
Quelques jours plus tard, certains juifs allèrent se cacher dans l'Abbaye de Saint-Germain des Prés. Ils prirent avec eux tout leur or et les objets précieux. Cette nouvelle attisa les haines. Et il n'en fallut pas plus pour des assaillants viennent attaquer les juifs dans l'Abbaye. Chacun s'arma comme il put, et on parvint à enfoncer les portes. Après avoir massacré quelques serviteurs de l'abbaye et pillé les objets les plus précieux qu'ils purent découvrir, les envahisseurs se retirèrent et se portèrent vers la rue des Juifs, qui était alors à peu près exclusivement habitée par des Israélites. Ceux qui purent se sauver se hâtèrent de fuir ; quant aux autres, ils furent fort maltraités, et, pendant trois ou quatre jours, leurs maisons furent livrées au pillage.
Enhardis par le succès, les émeutiers, dont le nombre grossissait toujours, continuèrent à se porter à tous les excès, et ils résolurent d'aller rompre le pont de Charenton, afin d'empêcher les troupes royales de pénétrer dans Paris ; mais la crainte de s'éloigner du centre de la ville où ils se trouvaient soutenus, les empêcha d'exécuter ce projet, et ils se contentèrent de se répandre dans les divers quartiers et de continuer la chasse aux juifs.
L'expulsion des juifs est alors décrétée pour calmer la population parisienne ainsi que les bourgeois. Et, ajoute le Roi : « comme les juifs sont responsables de la famine, avec leurs départs nous ne souffrirons plus jamais. »
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