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12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 23:01

Le mardi 13 mai 1958 est le jour de l'investiture de Pierre Pflimlin, favorable à l'ouverture de négociations avec le Front de libération nationale (FLN), ce qui suscite la colère des partisans de « l'Algérie française ».

Ce 13 mai 1958, les Algérois d'origine européenne, conduits par le leader étudiant Pierre Lagaillarde, le journaliste Alain de Sérigny, le général Jacques Massu et l'agitateur Léon Delbecque, manifestent pour le maintien de la souveraineté de la France sur l'Algérie.

Tout commence par une manifestation d'anciens combattants à la mémoire de trois militaires du contingent faits prisonniers par les fellaghas et fusillés en Tunisie. Profitant de la manifestation, les partisans de l'Algérie française donnent l'assaut au bâtiment du gouvernement général sous la conduite de Pierre Lagaillarde. Après la mise à sac du gouvernement général, les émeutiers nomment un Comité de salut public.

 

Le général Jacques Massu en prend la présidence. Il envoie à Paris un télégramme : « ... exigeons création à Paris d'un gouvernement de salut public, seul capable de conserver l'Algérie partie intégrante de la métropole ». Les députés, qui n'apprécient pas cette intrusion, investissent comme prévu Pierre Pflimlin. C'est la rupture avec Alger.

 

En attendant la prise de fonctions du nouveau Président du Conseil, Félix Gaillard confie les pleins pouvoirs civils et militaires en Algérie au général Raoul Salan, qui commande l'armée sur place.

Le 14 mai, à 5 heures du matin, Massu lance un nouvel appel : « Le comité de salut public supplie le général de Gaulle de bien vouloir rompre le silence en vue de la constitution d'un gouvernement de salut public qui seul peut sauver l'Algérie de l'abandon ».

 

Le lendemain, 15 mai 1958, le général Raoul Salan prononce une allocution devant le comité de salut public, à l'intérieur du Gouvernement général d'Alger : « Vive la France, vive l'Algérie française, vive le général de Gaulle ! »

Puis il se rend sur le balcon et s'adresse à la foule rassemblée sur le Forum : « Nous gagnerons parce que nous l'avons mérité et que là est la voie sacrée pour la grandeur de la France. Mes amis, je crie : «Vive la France ! Vive l'Algérie française ! »

 

L'insurrection aura raison de la IVème République et de Gaulle instaurera rapidement la Ve République.

De sa retraite de Colombey-les-deux-Églises, Charles de Gaulle fait répondre le jour même qu'il se tient prêt à « assumer les pouvoirs de la République ».

 

Le 19 mai, il donne une conférence de presse pour dire qu'il refuse de recevoir le pouvoir des factieux d'Alger. Aux journalistes qui s'inquiètent de l'éventualité d'une dictature, il lance : «Croit-on qu'à 67 ans, je vais commencer une carrière de dictateur ?».

 

Le 27 mai, de Gaulle affirme dans un communiqué qu'il entame le processus régulier pour «l'établissement d'un gouvernement républicain». Stupeur dans la classe politique. Serait-ce un coup d'État ?

 

Pour dénouer la situation, René Coty, le président de la République, se résout le 1er juin, dans un message au Parlement, à en appeler au «plus illustre des Français... Celui qui, aux heures les plus sombres de notre histoire, fut notre chef pour la reconquête de la liberté et qui, ayant réalisé autour de lui l'unanimité nationale, refusa la dictature pour établir la République».

 

Le général forme sans attendre un gouvernement de rassemblement avec Guy Mollet, chef de la SFIO (parti socialiste), Antoine Pinay (Centre National des Indépendants, droite), Pierre Pflimlin, MRP (chrétien démocrate), Michel Debré (gaulliste)...

 

Investi de la présidence du Conseil, le général Charles de Gaulle s'attelle à la mise sur pied d'une nouvelle Constitution. Elle est approuvée par référendum le 28 septembre 1958 avec 79,2% de Oui et toujours en vigueur.

 

Le 21 décembre 1958, Charles de Gaulle est  élu président de la Ve République.

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S
Nul peuple, quelle que soit sa religion, sa race ou sa couleur ne mérite d'être colonisé par un autre peuple ou par un pays. Les hommes sont nés libres et doivent le demeurer !
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