Dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 avril 1961, quatre généraux français tentent de soulever les militaires stationnés en Algérie et les « Pieds-noirs » dans un effort désespéré pour maintenir l'Algérie à l'intérieur de la République française.
Trois mois et demi après le référendum favorable à l’autodétermination des populations algériennes, les quatre généraux à la retraite (Challe, Zeller, Jouhaud et Salan) et quelques colonels prennent le pouvoir à Alger afin de s'opposer à l'émancipation de l'Algérie. Avec l'appui du 1er régiment étranger de parachutistes, ils ont arrêté le Délégué général du Gouvernement, M. Jean Morin, le général Gambiez, commandant en chef en Algérie depuis le 1er février, et le ministre des Travaux publics, M. Robert Buron, qui se trouvait en voyage en Algérie.
Mais les putschistes ne parviennent pas à rallier l'armée d'Algérie et le président de Gaulle interdit à tous Français d'exécuter leurs ordres.
De Paris, dès le 22 avril, le Conseil des ministres institue l'état d'urgence en Algérie et décide de déférer les chefs de la mutinerie à la justice militaire.
Le dimanche 23 avril, après avoir consulté le Premier ministre, les présidents des Assemblées parlementaires et le Conseil constitutionnel, le général de Gaulle décide d'assumer les pouvoirs exceptionnels prévus par l'article 16 de la Constitution.
Le soir même, à 20h00, de Gaulle prononce sa fameuse allocution devant la nation :
« Un pouvoir insurrectionnel s'est établi en Algérie par un pronunciamiento militaire. […] Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite. Il a une réalité : un groupe d'officiers, partisans, ambitieux et fanatiques. […] Au nom de la France, j'ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés pour barrer partout la route à ces hommes-là, en attendant de les réduire. J'interdis à tout Français et, d'abord, à tout soldat d'exécuter aucun de leurs ordres. […] Françaises, Français ! Aidez-moi ! »
Les généraux seront arrêtés et les partisans acharnés de l'Algérie française entreront dans l'OAS (Organisation de l'armée secrète) qui cessera d'exister avant l'indépendance algérienne en 1962.