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18 mars 2015 3 18 /03 /mars /2015 00:01

Le procès du docteur Petiot s’ouvre le lundi 18 mars 1946. Ce dernier est jugé pour 27 assassinats (lui, en revendique 63). Ce procès sera aussi médiatisé que celui de Landru au lendemain de la Grande Guerre.

Macabre découverte

Le 11 mars 1944, pendant l'Occupation, les pompiers parisiens sont alertés par des voisins incommodés depuis plusieurs jours par les odeurs s'échappant d'une cheminée de l'immeuble de la rue Le Sueur, au n°21. L’hôtel particulier appartient au docteur Marcel Petiot.

 

Après avoir tenté de joindre le propriétaire, les pompiers fracturent une fenêtre et pénètrent dans la demeure. Dans la cave, ils découvrent des corps humains dépecés, prêts à être incinérés. Arrivé sur ces entrefaites, Petiot se justifie en affirmant que ce sont des cadavres de nazis qu'il a tués lui-même, et persuade les policiers, bons patriotes, de le laisser partir.

 

L’enquête

Lors des perquisitions ultérieures, la police découvre soixante-douze valises, une cave aménagée, des doubles portes, une chambre à gaz dont la porte est équipée d'un judas pour regarder l'agonie des victimes, ainsi qu'un puits rempli de chaux vive.

 

Fasciné par les thèses nazies, il se présentait sous le nom du « Docteur Eugène » comme un passeur auprès des juifs qu'il rencontre et leur promet de les emmener en Argentine. Les prétendants au voyage se rendaient la nuit au domicile du médecin, munis de leurs biens les plus précieux et de leur argent.

Une fois chez lui, il les enfermait dans une pièce où ils mouraient asphyxiés par un mélange de cyanure, de potassium et d'acide sulfurique. Il faisait disparaître les corps en les incinérant ou en les ensevelissant sous la chaux vive.

 

Le passé de Petiot trouble également les enquêteurs.

Marcel André Henri Félix Petiot, dit le docteur Petiot est né le 17 janvier 1897 à Auxerre.

Il a été interné plusieurs fois en hôpital psychiatrique depuis son adolescence et a comparu devant la justice, notamment pour des affaires de vols.

 

En 1926, à Villeneuve-sur-Yonne où il possède un cabinet médical depuis quatre ans, la maison de la fille d’une de ses patientes, avec qui il entretient une liaison et qui a été découverte, est incendiée. La jeune fille, quant à elle, disparait sans laisser de traces.

Les disparitions inexpliquées commencent à susciter des rumeurs. En 1933, Marcel Petiot signe le permis d’inhumer d'un témoin important dans une affaire de meurtre dans laquelle lui-même est impliqué, ce témoin étant mort brutalement après une visite dans son cabinet. Le docteur part s’installer à Paris la même année.

 

Rattrapé par son passé

Après la découverte funeste du 21, rue Le Sueur, Petiot, en fuite de nouveau, reste introuvable. Résistant opportuniste, il s’est engagé dans les Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) sous le nom de « Valéry ». Devenu capitaine, il a été affecté à la caserne de Reuilly, dans l'Est parisien !

À la Libération, un mandat d’arrêt est délivré à son nom. Suite à l’article « Petiot, soldat du Reich » publié en septembre 1944 dans le journal « Résistance », comble du cynisme, le docteur Petiot réclame un droit de réponse Il écrit une lettre manuscrite au journal qui permet à la police d’en déduire qu'il est toujours caché à Paris au sein même de la Résistance française.

Il est ainsi arrêté le 31 octobre 1944 dans une station de métro.

 

Son procès s'ouvre le 18 mars 1946

Le 4 avril à 00h10, il est reconnu coupable des 27 meurtres et se voit condamné à la peine de mort malgré les efforts de son avocat, un ténor du barreau, maître René Floriot.

Le 25 mai, au garde qui vient le réveiller pour l'exécution, Petiot rétorque : « Tu me fais ch... ».

À 5h05, le docteur Marcel Petiot déclare « Je suis un voyageur qui emporte ses bagages ». « Ça ne va pas être beau », et le couperet tombe.

 

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